Se protéger et chercher à protéger ses proches, est une tendance naturelle que la crise a renforcée. Pour une part croissante de la population, la crainte d’être confronté à des difficultés financières s’est accrue. 39 % des Français estimaient dernièrement avoir été touchés, avec plus ou moins d’intensité, par les conséquences économiques de la pandémie. Pour les aider à traverser une période difficile, la plupart d’entre nous savent qu’ils peuvent compter sur leurs proches : 7 Français sur 10 déclarent avoir déjà apporté une aide financière à un membre de leur famille, rapporte ce même sondage, Mais cette solidarité familiale a ses limites.

Pour véritablement assurer la protection de ses proches, pour faire face aux aléas de la vie quotidienne ou professionnelle, aux conséquences d’une maladie ou d’un décès, il existe de nombreuses solutions : assurantielles ou patrimoniales, plus pérennes. Encore faut-il savoir quels risques couvrent précisément chacune d’entre elles et comment les choisir en fonction de sa situation familiale et patrimoniale 

PROTÉGER SA FAMILLE DES ALÉAS DU QUOTIDIEN 

Personne n’est à l’abri d’un accident domestique, ou de causer un préjudice à un tiers de façon involontaire. On estimait déjà, en 2017, que ces ”accidents de la vie courante”  faisaient 11 millions de victimes par an, dont plus de 20 000 décès. Une garantie spécifique, la responsabilité civile (dite RC), couvre les dommages matériels, immatériels et corporels causés à autrui, et permet d’indemniser les victimes. Cette garantie RC est incluse, par défaut, dans les assurances multirisques habitation.

Elle peut également figurer dans les contrats multirisques automobiles, Lorsqu’elle est souscrite au travers d’une assurance habitation, elle couvre généralement non seulement les préjudices causés par le souscripteur, mais aussi ceux provoqués par ses enfants mineurs, que ces événements se soient produits à la maison, dans la rue, ou même en vacances. Cette garantie couvre par ailleurs toutes les personnes qui résident au domicile du souscripteur, tels que les enfants majeurs par exemple. Les événements couverts par la RC sont toutefois limités. Une assurance spécifique dite accidents de la vie est donc souvent recommandée. 

PRÉVOIR UNE COUVERTURE PLUS ÉTENDUE POUR ASSURER LA VIE QUOTIDIENNE 

 L’assurance accidents de la vie, parfois désignée sous la terminologie Assurance des Accidents de la Vie » couvre, par définition, toute la famille, qu’elle habite ou non au domicile du souscripteur. Elle donne en outre droit à une indemnisation même si l’auteur du préjudice n’a pas pu être identifié, s’il s’agit du souscripteur du contrat ou si le souscripteur ou bénéficiaire se blesse seul. Ensuite, cette assurance dédiée recouvre un champ plus étendu de sinistres accidentels : activités sportives, accidents domestiques et médicaux, agressions , catastrophes naturelles…

Enfin, la couverture financière de l’assurance accidents de la vie est bien plus conséquente qu’une simple garantie responsabilité civile. En effet, la plupart des contrats prennent par exemple en charge l’intervention d’une aide – ménagère ou la garde des enfants, lorsque l’un des membres du foyer est dans l’incapacité tempo raire d’accomplir les tâches courantes de la vie quotidienne. S’il s’agit de l’un des enfants, l’assurance accidents de la vie peut aussi organiser et prendre en charge l’enseignement à domicile.

L’assurance accidents de la vie permet également de bénéficier d’une aide financière en cas de perte de revenus liée à l’incapacité de travail. En effet, en cas d’arrêt de travail dû à une incapacité de travail, la Sécurité Sociale et les assurances employeur -si l’arrêt de travail concerne un salarié- compensent une partie de la rémunération. Mais cette indemnisation de la Sécurité Sociale ou des assurances employeur est souvent limitée dans le temps , et peut décroître rapidement. Les assurances couvrant les accidents de la vie, mais aussi d’autres contrats spécifiques comme les assurances « Garantie de Salaire », viennent compléter la prise en charge de la Sécurité Sociale et des assurances employeurs. 

3e CAUSE DE MORTALITÉ EN FRANCE Les accidents de la vie sont la 3 ° cause de mortalité en France, avant les accidents de la circulation et les accidents du travail Source : Agence nationale de santé publique (2019) 

PRÉSERVER LA SITUATION FINANCIÈRE DE LA FAMILLE  

Les assurances accidents de la vie incluent aussi des garanties permettant la prise en charge de soins médicaux qui ne seraient pas remboursés par l’assurance maladie ou les mutuelles employeurs. Mais ces garanties sont, là encore, limitées. Tout comme celles proposées par les assurances collectives santé, désormais obligatoires. Ces dernières sont souscrites par les entreprises au profit de leurs salariés. Vous et votre famille pouvez donc en bénéficier.

Mais certains contrats se contentent d’une couverture minimum, il est donc important de vérifier les presta tions couvertes, et à quelle hauteur… Si vous souhaitez disposer d’une prise en charge plus complète de certains actes ou services médicaux (dépassement d’honoraires, médecine douce telle que l’ostéopathie, frais d’hospitalisation, transports …), des solutions Complémentaires Santé ” individuelles existent.

Elles peuvent être souscrites directement auprès d’organismes spécialisés (assurances, banques, mutuelles). Tous ces contrats de prévoyance ont donc vocation à préserver la situation financière de votre famille en cas d’accident ou d’arrêt de travail. Selon les garanties, il est de même possible de couvrir les conséquences financières d’une invalidité, partielle ou totale, ou d’un décès. 

ASSURER L’AVENIR DE SES PROCHES

La garantie décès est l’objet principal d’un autre produit d’assurance dédié à la protection de la famille : l’assurance décès​​. Ce contrat prévoit le versement d’un capital ou d’une rente à un ou des bénéficiaire(s) désigné(s) en cas de décès ou au souscripteur lui-même en cas d’invalidité lourde.

Précisément, en cas de décès, le souscripteur peut librement choisir ses bénéficiaires qui recevront le capital ou opter pour la rente « conjoint » destinée à subvenir aux besoins du partenaire conjugal, ou pour la rente éducation, afin de financer les études des enfants. Le montant du capital est choisi par le souscripteur en fonction de son besoin de couverture. C’est un contrat à tacite reconduction » : il se poursuit jusqu’à ce que l’assuré décide d’y mettre fin, ou qu’il atteigne l’âge limite prévu par le contrat. 

3 476 € C’est le montant forfaitaire versé par l’assurance maladie lorsqu’un salarié perd un proche

Source : ameli.fr, chiffre au 1 avril 2021 

Chercher à protéger ses proches implique aussi des choix juridiques adaptés. Surtout lorsque son activité professionnelle est exercée en dehors du statut salarial. En tant que chef d’entreprise, par exemple, le régime retenu pour votre société (SARL, SA, SAS) sera plus ou moins protecteur pour votre conjoint.

Le régime matrimonial revêt aussi, dans ce cas de figure, une importance particulière. L’option choisie (communauté, séparation de biens, …) va en effet déterminer l’étendue des conséquences possibles sur le patrimoine familial en cas de défaillance de l’entreprise. Tous ces points méritent donc d’être examinés avec l’appui d’un conseiller patrimonial. 

ANTICIPER, MÊME LES SITUATIONS LES PLUS DIFFICILES À ENVISAGER… 

Un “bilan prévoyance” pourra aussi être l’occasion d’anticiper les conséquences financières d’autres risques qui, tel celui du décès, sont parfois occultés. Il s’agit par exemple du risque de perte d’autonomie de l’un des membres du cercle familial. Il est malheureusement loin d’être négligeable. Selon l’INSEE, environ 15,3 % des personnes âgées de plus de 60 ans étaient considérées en perte d’autonomie en 2015.

En 2030, selon la DREES, ce seront potentiellement plus de 3 millions de seniors qui seront en état de dépendance. Là encore, des assurances spécifiques permettent d’accompagner les familles, et de faire face aux dépenses liées à la perte d’autonomie. Certains contrats assurent des prestations d’assistance, ainsi que le versement d’une rente destinée à couvrir les aides à domicile, l’aménagement du lieu de vie, ou le placement en établissement spécialisé. D’autres sont spécifiquement dédiés aux aidants, ces membres de la famille qui se dévouent pour accompagner leurs proches en situation de dépendance.

Enfin, même si cette éventualité est, elle aussi, difficilement abordée, l’anticipation des frais d’obsèques et de leur organisation, via un contrat d’assurance spécifique, est une option à envisager si l’on souhaite décharger ses proches d’une obligation toujours douloureuse…

SOLUTION PATRIMONIALE : L’ASSURANCE VIE ET SA CLAUSE BÉNÉFICIAIRE  

L’assurance vie, placement financier, peut, elle aussi, contribuer à protéger ses proches. Alimentée par des versements ponctuels ou réguliers, elle permet en effet de constituer un capital qui, en cas de décès, sera transmis aux bénéficiaires désignés dans des conditions fiscales favorables. Elle rentre donc dans les outils patrimoniaux à intégrer dans une stratégie globale de protection de ses proches.

Toutefois, préalablement à toute ouverture de contrat d’assurance vie, un entretien-conseil sera à réaliser avec votre Conseiller afin qu’il s’assure que cette solution d’épargne est adaptée à votre situation patrimoniale et budgétaire, à vos objectifs et horizon de placement ainsi qu’à vos compétences financières et votre profil investisseur.

L’assurance vie pourra également servir à d’autres objectifs. En effet, à la différence de l’assurance décès, l’assuré peut à tout moment disposer de tout ou partie des sommes investies, pour financer un projet (projet immobilier, étude des enfants …), ou s’assurer des revenus complémentaires, lors du départ en retraite, par exemple. Lors de l’adhésion à un contrat d’assurance vie, le choix de la clause bénéficiaire est primordial.

Cette clause permet de désigner libre ment le ou les bénéficiaire(s) des capitaux de votre contrat d’assurance vie en cas de décès (le conjoint marié ou pacsé, un enfant, un ami, un petit – enfant, une association …). Il est donc important de prendre le temps nécessaire à sa rédaction afin de s’assurer qu’elle soit adaptée à vos souhaits de transmission.

43,1 Md € C’est le montant des prestations versées au titre des assurances dommages et responsabilité en 2020

Source : France Assureurs

Il est en revanche très important que chaque bénéficiaire, quel qu’il soit, soit identifié de manière précise afin que la clause bénéficiaire ne puisse être sujette à aucune interprétation. Pour une personne physique, par exemple, il est important d’indiquer ses nom et prénom et, dans la mesure du possible, sa date de naissance, son adresse et ses coordonnées. Pour la même raison, lorsque la clause désigne “vos enfants “, il pourrait être précisé « né ou à naître, vivants ou représentés ».

Sinon, les enfants nés après la rédaction de la clause bénéficiaire ne seront pas bénéficiaires des capitaux que vous aurez constitués en cas de décès. Il est également conseillé d’ajouter la mention “à défaut mes héritiers”. Dans le cas contraire, si le ou les bénéficiaire(s) désignés décèdent avant le souscripteur, le capital constitué pourrait être intégré dans la succession légale, et donc être soumis aux droits de succession sans pouvoir bénéficier de l’abattement fiscal du contrat d’assurance vie en cas de décès.

Enfin, et surtout, il est important de tenir la clause bénéficiaire à jour. L’évolution de la situation familiale peut en effet rendre nécessaire la modification de la liste des bénéficiaires de votre contrat d’assurance vie. Préalablement à tout investissement, nous vous invitons à vous assurer auprès de votre Conseiller que la solution envisagée est adaptée à votre situation patrimoniale, fiscale et budgétaire, à vos objectifs et horizon de placement, à votre profil investisseur, ainsi qu’à vos connaissances et expérience financières.