Découvrez la parcours d’Olivier Bally, un contrôleur de gestion qui s’est lancé dans l’entrepreneuriat en 2009.

Bonjour, est-ce que vous pouvez vous présenter AUX LECTEURS PLANÈTE ACHAT ? Nous dire d’où vous venez et expliquer votre parcours avant l’entreprenariat ?

Olivier :

Bonjour, je suis Olivier de velo-perso.com

J’ai fait des études en école de commerce, groupe EM Lyon, en audit-finance, mais je faisais dans le même temps du vélo à haut niveau amateur.

J’ai toujours été attiré par le commerce et les chiffres. Dans le même temps, j’ai fait des stages dans le commerce, mais aussi aux USA.

Pourquoi s’être tourné vers l’e-commerce ? Quel a été l’élément déclencheur ?

Olivier :

Le métier de contrôleur de gestion auquel j’étais destiné ne me plaisait pas, car je n’utilisais pas une bonne partie de mes compétences.

Alors, j’ai lancé velo-perso.com en 2009. C’était en quelque-sorte le cocktail parfait pour réaliser tout ce que je voulais : compétences, monde du vélo, international et vie de famille.

Très rapidement, j’ai enchainé les déplacements chez mes fournisseurs aux USA, et participé activement à la R&D. Ma passion, c’est l’expérience utilisateur. Je veux la partager avec mes clients, et c’est peut-être encore aujourd’hui l’ADN de velo-perso.com

Comment vous êtes vous formé et comment vous formez-vous encore aujourd’hui ?

Olivier :

La formation est un vrai problème. Je suis arrivé en 2009 avec un solide bagage théorique, mais la réalité du terrain est tout autre. On prend une claque.

Au début, ma plus grande difficulté a été de comprendre le fond de roulement. Le secteur évolue extrêmement vite, et on n’a pas le temps de se former que ce qu’on a appris est déjà obsolète.

Je savais déjà modifier un peu le code sur un site internet, mais techniquement ma formation a peu évolué au fil des ans, tout en restant autonome.

La réelle formation, ce sont sans doute les réseaux sociaux et le SEO. Je me forme tout seul en lisant des revues techniques, des blogs, en allant à des salons… Je garde un œil très précis sur les KPI de mon activité.

C’est indispensable pour avoir une vision au moins à quelques mois et si possible à 1-2 ans. À force de travailler le SEO pour soi, on observe ce qui marche et ce qui marche moins bien, j’ai acquis une vraie expérience dans ce domaine si j’en juge par les demandes de mes amis sur ce sujet.

Comment et pourquoi votre société a-t-elle été conçue ? Avec quel investissement de départ ?

Olivier :

J’ai fait confiance à PrestaShop, mais j’ai créé moi-même le site, sans investissement, si ce n’est un bon hébergeur.

Visuellement le site est dépassé, mais ce n’est pas le plus important. Mes clients viennent chercher un produit qu’ils trouvent difficilement ailleurs, et surtout du conseil.

Je suis à mi-chemin entre un gros site dédié au vélo et un vélociste. Les échanges avec mes clients sont le cœur de mon activité, donc j’accorde de l’importance aux canaux de contact. Le WhatsApp installé il y a 2 ans est, par exemple, une belle réussite : ni moi ni mes clients ne perdons notre temps avec ce canal.

J’accorde beaucoup d’importance aux fiches produits : je liste les nouvelles références avec soin, en français et en anglais. Je fais également beaucoup de photos de mes produits, aussi bien en studio sur fond blanc qu’en condition d’utilisations.

Quelle est votre journée type ? Comment vous organisez-vous au quotidien ?

Olivier :

Le matin, je traite les commandes clients pour qu’elles soient expédiées le jour même.

L’après-midi est souvent consacrée davantage aux échanges avec les clients pour finaliser leurs projets, et à la rédaction de contenu.

Le soir, j’essaye de rester disponible même après la fermeture des bureaux, pour répondre à mes clients.

Pour compenser ces plages horaires très larges, je m’accorde du temps pour m’entraîner à vélo, et j’en profite pour faire des photos en condition réelles, et surtout pour tester le matériel que je vends. J’ai par exemple déjà découvert des défauts produits sur des modèles qui venaient de sortir.

Cela a permis, en lien avec le fournisseur, de ne pas avoir à traiter de SAV sur de grandes séries. Aujourd’hui ma gamme porte essentiellement sur les pièces de transmission haut de gamme des vélos de route. Je propose des choix techniques très pointus à mes clients, pour obtenir un meilleur rapport performance/prix de leur vélo.

Entre le début et maintenant, comment votre activité a-t-elle évoluée ? (salariés, CA, marché, concurrence, etc.)

Olivier :

En 13 ans, le marché a vu beaucoup de transformations, les gros sont devenus très gros, les petits sont devenus plus nombreux. Il y a un équilibre qui se trouve entre commerce en ligne et magasins physiques (vélocistes).

Mon marché est en trompe-l’œil, car il a bien progressé dans les années 2010, mais il stagne désormais. En fait, c’est le marché du vélo qui explose, mais cela bénéficie surtout aux vélos urbains et électriques.

La crise sanitaire a bouleversé l’équilibre de mes ventes, parce qu’avant la crise, je réalisais 70% de mes ventes à l’export, et on est passé à 30%, à CA comparable. Je compte sur mon catalogue, parfois considéré comme une niche, pour vendre davantage dans les pays qui n’ont pas de distributeur sur les marques que je vends.

Sur le plan logistique, dans un marché marqué par les pénuries, tous mes produits sont fabriqués en Europe, et je n’ai pratiquement aucune rupture de stock !

En 13 ans, j’ai transformé ma chaine de distribution, puisque je suis passé d’un modèle classique (stockage) à un modèle avec du dropshipping. Cela me permet d’être beaucoup plus réactif que mes concurrents lorsque des décisions stratégiques sont nécessaires.

À ce jour, je n’ai pas de salarié, je ne prévois pas d’embaucher. Mon expérience me permet de travailler vite et mieux, et d’envisager des hausses de CA dans les prochaines années.

Mes concurrents sont les marques de vélo prestigieuses qui vendent des vélos à 12 000 €, parfois plus de 15 000 €. Mon créneau consiste à dire que sur une base beaucoup moins chère, disons 3 000-4 000 €, on peut avoir aussi bien, voire mieux, en s’accordant une rallonge d’optimisation sur des pièces de transmission notamment.

Il y a un réel besoin d’avoir des vélos performants, qui restent dans le budget des Français. Je vends des pièces qui permettent de consommer moins d’énergie pour se déplacer, et c’est vraiment dans l’air du temps !

Parlons maintenant de votre boutique en ligne

Pourquoi avoir choisi PrestaShop par rapport à d’autres solutions ? Est-ce un regret ? 

Olivier :

J’ai choisi PrestaShop car techniquement, c’est celle qui se rapprochait le plus d’un jeu de briques, et qu’ils ont toujours beaucoup de briques pour construire le site dont j’ai besoin.

J’ai probablement un regret au niveau des choix d’hébergeurs, si j’avais su, j’en aurais pris des différents au départ.

Citez ce qui vous pose le plus de problèmes dans votre e-commerce actuellement. Avez-vous une idée de comment y remédier ?

Olivier :

De manière chronique, certains modules fonctionnent avec d’autres serveurs, et peuvent ne plus fonctionner du jour au lendemain. C’est très frustrant d’avoir un module, surtout celui de paiement, qui ne marche plus alors qu’on n’a rien fait dessus !

L’interface entre les modules d’envois de colis et PrestaShop est un casse-tête également : il y a des bugs dans l’import des commandes, et surtout une tarification qui évolue sans cesse dans les 2 sens. C’est difficile pour moi de devoir facturer un colis 35 € à un endroit, et 7 € à un autre endroit situé lui aussi en métropole.

Je suis challengé par mes concurrents sur les prix, donc je dois choisir le meilleur transporteur sur la base du rapport qualité/prix. La solution est donc une veille concurrentielle permanente sur mes choix de transporteurs, et ça, je sais faire.

Quelle est l’adresse de votre site web ?

Votre première source de trafic est les réseaux sociaux, sur quels lesquels intervenez-vous et pourquoi les avoir choisi ?

Olivier :

J’interviens sur Facebook, Instagram et Twitter. Ils sont complémentaires. Globalement, c’est difficile à gérer, car mes clients sont internationaux, et ce sont des réseaux qui gèrent très mal le multilingue.

Facebook permet beaucoup d’interactions avec beaucoup de monde, et une bonne diversité de contenu. Instagram permet de convaincre des clients qui me semblent à plus haut potentiel que Facebook. Je ne néglige pas Twitter, car j’ai encore un autre public, avec une sensibilité à la technicité des produits.

Envisagez-vous d’utiliser des leviers supplémentaires pour ramener plus de trafic sur votre site ? Si oui, lesquels ?

Olivier :

J’envisage d’exploiter d’autres leviers afin d’apporter des visiteurs sur mon site Internet :

  • Ad sur les Réseaux sociaux
  • SEA
  • Influenceurs/sponsoring
  • E-mailing

Des conseils et des projets

Y a-t-il des éléments que vous automatisez dans votre organisation ? Lesquels ?

Olivier :

Le seul élément que j’automatise est l’édition des étiquettes d’envoi.

Avez-vous des projets de développement de votre entreprise pour les années à venir ? Lesquels ?

Olivier :

J’aimerais pouvoir améliorer mes processus internes : photos produits, rédaction de contenu et préparation de commandes.

Je souhaite faire une refonte visuelle du site tout en apportant plus de fiabilité technique sur les modules utilisés.

Selon vous, quels sont les éléments de réassurance les plus efficaces à mettre sur son e-commerce ?

Olivier :

Les éléments de réassurance les plus efficaces sont pour moi une communication journalière sur les réseaux sociaux, et une réponse rapide et personnalisée par tchat.

Quelles sont les tendances de l’e-commerce à suivre pour les années à venir ?

Olivier :

La vidéo. Je compte investir beaucoup de temps en création de contenu.

Enfin, quels conseils pourriez-vous donner aux personnes qui souhaitent se lancer en e-commerce ? (un outil, un concept, une façon de travailler, etc.)

Olivier :

La base, c’est de savoir pourquoi on se lance, avec quels objectifs économiques. Ce n’est pas du tout la même approche selon qu’on a besoin de dégager rapidement des revenus ou non.

Je pense que soit on vise un modèle industriel, soit on vise un modèle beaucoup plus spécialisé. Ce dernier peut être passionnant, il ne vise pas une hausse de CA de 20% tous les ans, mais simplement faire vivre son créateur.

Pour arriver à s’en sortir seul, il faut être touche à tout et ne négliger aucun aspect. Un taux de marge est par exemple tout aussi important qu’un client satisfait.

Mon travail est transposable sur beaucoup de sites internet, il y a de la place pour tout le monde, à condition de travailler dur sur les réseaux sociaux et/ou dans le SEO.

Ceux qui veulent dépenser beaucoup d’argent dans leur site doivent savoir que leurs meilleurs clients seront probablement acquis de manière organique, pas par la pub. Mais les clients acquis par la publicité sont sans doute, eux aussi, indispensables pour atteindre le point mort de la rentabilité…

Enfin, si vous aimez vos produits et vos clients, ça devrait bien se passer !

Merci beaucoup à Olivier pour son partage autour de son parcours entrepreneurial ! Vous pouvez retrouver Olivier Bally ici : InstagramTwitterFacebook

Johan Letrouit

Johan Letrouit

Responsable de la société DIGIACTIF

Ancré dans le monde de l’e-commerce depuis plus de 15 ans, j’accompagne les boutiques en ligne dans le développement de leur chiffre d’affaires.